Retour au site|Blog

Sunday 12 July 2015

Aimé Césaire | Monstres

je les reconnais
l'odeur le souffle le rien
contact de mufles
états d'âme
états-aoûtants
ma terreur est de voir déboucher l'escouade des sans nom
ceux-là travaillent dans le furtif le soir la soie
lapant souriant l'évidence d'une chaleur - leur proie
ou bien selon les besoins de leur saison grignotant le coprah non exsangue, sifflant chaque goutte à travers la paille de chaque seconde, coupant les muscles au fils du silence,
le Monstre.
il y a longtemps que j'ai dressé la carte de ses subterfuges
mais il ne sait pas qu'au moment du répit
le sortant de ma poitrine j'en ferai un collier
de fleurs voraces
et je danse Monstre je danse
dans la résine des mots et paré d'exuvies
nu.

ma défense : gravés par la dent du sable sur le galet
- c'est mon coeur arraché des mains du séisme -
LE CHIFFRE

No comments:

Post a Comment