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Monday, 4 January 2016

Amelia Rosselli ~ Hommage à l'occasion des vingt ans de sa disparition

À l'occasion en février des vingt années de la disparition tragique d'Amelia Rosselli (1930-1996),
Les éditions Solstices préparent un numéro spécial de la revue en ligne Scree à sa mémoire.
Extraits (dont des inédits en français), témoignages, photographies, poèmes en guise d'hommages, seront au sommaire.
Si vous voulez participer, à votre manière, à cette célébration,
merci de nous envoyer vos propositions avant le 15 janvier 2016.
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In occasione del ventennale della tragica scomparsa di Amelia Rosselli (1930-1996),
nel mese di febbraio Les éditions Solstices preparano un numero speciale della rivista on line Scree dedicato alla sua memoria.
Nel sommario figureranno estratti (alcuni inediti in francese), testimonianze, fotografie, poesie in suo omaggio.
Se volete partecipare con un vostro contributo a questa celebrazione,
vi preghiamo di inviare le vostre proposte entro il 15 Gennaio 2016.

Thursday, 3 December 2015

Materia ~ Yann Legrand // Rodolphe Gauthier

(disponible ici)

Gravures en taille douce de Yann Legrand. Poèmes de Rodolphe Gauthier.
Typographie au plomb mobile (Caravelle C.12),
sur du papier hahnemühle 300g.
Avec le concours de Christine Vandrisse.




Ce livre se présente comme une expérience de la matière (ou plutôt des matières)
par le texte et l'image.
C'est-à-dire que l'image et le texte ne sont pas des illustrations réciproques,
ne dépendent pas l'un de l'autre,
mais exposent deux approches (qui sont deux pratiques) des états de la matière.

Nous avons choisi dix états, que nous avons investi chacun à notre manière.
Ce n'est pas essentiel pour le lecteur de savoir précisément quels sont ces états (même pour nous, ils portent plusieurs noms) : autant dans l'image que dans le texte, les indices – qui sont en fait des empreintes – sont visibles/lisibles.





La matière n'est pas un mythe, elle ne présente pas de narration.
Autant la poésie, en tant qu'expérience de la matière langage, ne se farde pas d'anecdotes,
autant la gravure, en tant que résultat d'un processus matériel, ne s'ordonne pas non plus en histoires.
Dans les mots autant que dans les formes (langage visuel, langage textuel), ce sont les jeux de fusion, dissolution, tension, broyage, cristallisation, entaillage, oxydation, érosion, émiettement, qui nous fascinent, de la particule (spin) à la poussière (les résidus).
Un jeu de forces à la fois, donc, minimal et baroque que le lecteur-spectateur peut, à loisir, contempler (si la contemplation est encore possible), observer (analyser) ou, bien sûr, s'approprier.

Pour cela, il était hors de question de choisir une impression offset qui privilégie l'aseptisation aux aspérités, qui propose le mensonge d'une transcendance de la matière par la négation de la tâche humaine (en voulant abolir le hasard). À la machine autonome, nous avons préféré l'apprentissage de la main ; à l'imprimante, la presse à épreuve typographique ; à la platitude, le foulage ; et au papier glacé, ce beau papier hahnemühle.


Thursday, 27 August 2015

Guillevic ~ extrait de "Carnac"

Sans toi d'ailleurs, soleil,
La mer serait encore
Cognant à l'infini,
Mais alors dans ce noir

Qu'on suspecte la mer
De vouloir devenir

Quand tu es là,
Soleil.

Thursday, 23 July 2015

Amelia Rosselli | Variazioni belliche

(Amelia Rosselli - Dino Ignani)


la mia fresca urina spargo
tuoi piedi e il sole danza ! danza ! danza ! – fuori
la finestra mai vorrà
chiudersi per chi non ha il ventre piatto. Sorridente l'analisi
si congiungerà – ma io danzo ! danzo ! – incolume perché
'l sole danza, perché vita è muliebre sulle piantogioni
incolte se lo sai. Un ebete ebano si muoveva molto
cupido nella sua
fermezza : giro ! giro ! come tre grazie attorno al suo punto
d'oblio !

Tuesday, 14 July 2015

Ted Hughes | Phaeton in ''Tales from Ovid''

Phaethon, hair ablaze,
A fiery speck, lengthening a vapour trail,
Plunged towards the earth
Like a star
Falling and burning out on a clear night.
In a remote land
Far from his home
The hot current
Of the broad Eridanus
Quenched his ember-
And washed him ashore.
The Italian nymphs
Buried his remains, that were glowing again
And flickering little flames
Of the three-forked fire from God.
Over his grave, on a rock they wrote this: Here lies Phoebus' boy who died
In the sun's chariot.
His strength too human, and too hot
His courage and his pride.

His father mourned, hidden,
Eclipsed with sorrow.
They say no sun showed on that day.
But the fires of the burning earth
Were so far useful, to give some light.
And now Clymene's outcry
Equalled the catastrophe.
Mad with grief, she searched the whole earth
To find the boy's limbs, or his bones.
She came to the grave. With her breasts naked
She embraced the engraved rock.
The daughters of the sun grieved as keenly,
Beating their breasts,
Throwing themselves down on their brother's tomb,
Calling incessantly
For the one who would never hear them.
Days, weeks, months, they mourned.
Their lamentations were obsessive,
As if they could never exhaust them
They wore out four full moons with their wailings
Until at last Phaethusa -
As she flung herself to the ground -
Cried out that her feet were fixed of a sudden.
And Lampetie, as she stepped to help her,
Found her own feet rooted, immovable.
A third, tearing her hair,
Brought away handfuls of leaves.
One screamed that a tree bole
Had imprisoned her calves and thighs.
Another was whimpering with horror
To find her arms crooking into stiff branches.
And as they all struggled in vain
To escape or understand, tree bark,
Rough and furrowed, crept on upwards
Over their bodies, throats, faces -
Till it left only their lips, human enough
To call for their mother.
And what could she do
But stagger to and fro
In growing terror -
Torn his way and that,
Kissing the mouths she could still find?
And when she tried to free her daughters
Ripping at the bark, and snapping the branches -
A liquid, like blood,
Came welling out of the wounds,
And the mouths screamed :
"O Mother, do not hurt us.
Though we are trees
We are your daughters -
Oh now we must leave you."

So their last words were silenced
By the sealing bark.
But then, through that bark,
There oozed lymph like tears, that in the sun's light
Solidified as amber.
These dropped from the boughs
Into the hurrying river
Which carried them off
To adorn, some day far in the future,
Roman brides.

Sunday, 12 July 2015

Jacques Dupin | Le Grésil (1996), poème de la partie « Nacelle »

(Jacques Dupin - Francis Bacon)


Rayonnement du cuivre attaqué
sautes d'humeur du miroir

diction de la gravure
prédiction de l'envolée

à travers la cage, le souffle
un corps, son battement, sa survie

le solstice d'un corps
remontrance et battement

contre le ciel de papier
aridité de la voix

grief du trait
semonce du voir

Aimé Césaire | Monstres

je les reconnais
l'odeur le souffle le rien
contact de mufles
états d'âme
états-aoûtants
ma terreur est de voir déboucher l'escouade des sans nom
ceux-là travaillent dans le furtif le soir la soie
lapant souriant l'évidence d'une chaleur - leur proie
ou bien selon les besoins de leur saison grignotant le coprah non exsangue, sifflant chaque goutte à travers la paille de chaque seconde, coupant les muscles au fils du silence,
le Monstre.
il y a longtemps que j'ai dressé la carte de ses subterfuges
mais il ne sait pas qu'au moment du répit
le sortant de ma poitrine j'en ferai un collier
de fleurs voraces
et je danse Monstre je danse
dans la résine des mots et paré d'exuvies
nu.

ma défense : gravés par la dent du sable sur le galet
- c'est mon coeur arraché des mains du séisme -
LE CHIFFRE

Aimé Césaire | Pierre

le verra-t-on enfin endosser sa propre force
le verra-t-on coup de coeur de l'éclair
sur la masse fade du faubourg
il pensa l'épaisseur de la nuit
il pensa longue
longue
la longue moustache longue de l'incurable pacarana
il pensa la logique de l'outrage
alors il dit la pierre plus précieuse que la lumière
l'eau se trempant de feuilles vertes
il plut l'approche de l'équinoxe